Quand le piano rencontre la cithare

Instrument à la sonorité reconnaissable entre toutes, le Guzheng est un des plus vieux instruments de musique de Chine. Son nom se compose de deux caractères : Gu qui signifie ancien et zheng « bambou qui soutient » autre nom de la cithare.  Les premières traces remontent au Vè siècle avant Jésus Christ

Son origine demeure encore incertaine comme sa forme. En effet s’il se compose de cordes que le musicien doit pincer, le nombre de ces cordes a beaucoup varié. Une légende raconte à ce sujet qu’un roi (ou un maître de musique) sur la fin de sa vie décida de léguer sa cithare à 25 cordres à ses deux filles. Les deux désirant fortement le posséder, il décida comme Salomon, de couper l’instrument en deux, l’un à 13 l’autre à 12 cordes. Les nouveaux instruments l’émerveillèrent par la douceur de leur son dépassant l’original. Cette légende permet de comprendre l’évolution de cet instrument : 5 cordes aux origines, 12 à 13 sous les Tang, 16 à l’époque Ming et 21 voire 25 de nos jours. C’est un objet magnifique, chef d’oeuvre de lutherie dont les plus belles pièces sont faites en bambou pour le corps et en soie et jade pour les cordes et les chevalets. Une autre évolution concerne son usage. C’était à l’origine un instrument d’orchestre que l’on jouait avec d’autres instruments. Ce n’est que tardivement, au XIXè siècle qu’il est devenu un instrument soliste.  Est-ce sous l’influence des occidentaux ? une volonté de développer un instrument soliste rivalisant avec ceux des occidentaux ? Avec ce changement, son usage s’est complexifié et a demandé une formation exigeante.


En effet une de ses difficultés c’est qu’il se joue assis, le guzheng étant posé sur un support,  ce qui a conduit certains à l’appeler « piano  chinois. Son joueur à l’aide d’un plectre pince les cordes de la main droite tandis que la mai gauche touche les cordes dans le but de créer une variété de sons et de faire varier la hauteur de la mélodie . Ainsi le professeur de Guzheng  Tra Van Khe décrit l’alchimie créée par les deux mains : « la main droite crée le son, la main gauche donne l’âme à la musique. Le Guzheng a très tôt été associé à des compositions méditatives évoquant le vent, les rivières, les cascades ou le vent. Il permet aussi d’accompagner les récits épiques, héroïques, les combats martiaux. Il a aussi été utilisé par les jeunes artistes pour réinterpréter des thèmes empruntés aux musique du monde





Le succès de l’instrument lui a permis d’être repris et copié par les pays voisins : koto japonais, dan tranh vietnamien, katagum coréen ou encore le zhetygen kazahk. Aujourd’hui 10 millions de personnes le pratiquent. Le cinéma a permis de le populariser en construisant d’épiques scènes de combats autour de cette mélodie que ce soit dans Hero, Kung Fu Hustle ou Histoire de fantômes chinois

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