Les Chevaliers du zodiaque

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Très attendue par la communauté Otaku, la sortie du film Les Chevaliers du Zodiaque ;la Légende du Sanctuaire, n’a pas laissé indifférente. Cette adaptation du manga de Masami Kurumada est un pari bien risqué pour Keichi Sato, qui doit composer avec un public d’initiés bercé par Saint Seiya mais aussi ceux qui découvrent cette saga pour la première fois.

Dans son film il retrace l’arc le plus célèbre du manga ; celui du Sanctuaire.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un court résumé de l’histoire s’impose. La réincarnation de la déesse Athéna, Saori, manque d’être tuée par le Grand Pope, chef des chevaliers d’or, alors qu’elle n’est qu’un nourrisson. Sauvée in extremis par le chevalier du Sagittaire, celui-ci la confie quelques instants avant de mourir à Mistumasa Kido qui sera chargé de veiller sur elle. A ses 16 ans elle ne peut échapper à son destin et blessée par une flèche qui la condamne à mourir, doit faire face au Grand Pope. Ce dernier a placé un pantin à la place de la réelle Athéna et voit en sa mort le plus sûr moyen de garder le pouvoir pour lui seul. Pour aider Saori dans son périple, entrent en scène les cinq courageux chevaliers de bronze ; Seiya, Shiryu, Hyouga, Shun et son frère Ikki. Ils doivent affronter les chevaliers d’or des douze maisons. Ainsi débute la Bataille du Sanctuaire.

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Le hic c’est qu’à l’origine le chapitre du Sanctuaire compte à lui tout seul plus d’une trentaine d’épisodes… Ce qui nous fait et c’est le moment de sortir sa calculette, 600 minutes, soit 10 heures d’animé ; rien que ça. Difficile d’imaginer l’adapter en film sans un sacré tronçonnement ce qui est sans surprise le problème majeur des Chevaliers du Zodiaque de Sato. Même en étant conscient des limites de format, personne n’a envie de rester coincé 10 heures devant un film aussi génial soit-il, 1h30 pour une histoire d’une pareille densité ne pouvait qu’annoncer un fiasco.

La trame narrative vite expédiée, Les Chevaliers du Zodiaque n’est qu’un vaste enchaînement de combats qui vident le film de sa substance. Des combats eux-mêmes très creux et attendus, qui se traînent à grand renfort de ralentis devenant vite insupportables et donnant la furieuse envie d’appuyer sur le bouton accéléré de la télécommande.

Quant aux personnages ils n’ont presque rien à voir avec ceux du manga originel, si ce n’est leur nom et un vague air de ressemblance. C’est simple ; il n’y a rien à dire sur eux. Leur rôle se résume à prendre part aux combats et tant pis pour leur personnalité, leur histoire et leurs origines qui auraient pourtant permis au film de gagner en profondeur et en intensité. Ne les connaissant pas déjà, c’est à peine si l’on retiendrait leurs noms. Quant à Saori, elle reste niaise et ne sert pas à grand chose, ce qui est bien dommage. Mais on ne peut pas s’en prendre directement au film cette fois-ci car « niaise un jour, niaise toujours », semble être le credo des Chevaliers du Zodiaque. Il y a aussi toutes ces tentatives d’humour lourdingues dignes de « Rire et chanson » qui enfoncent encore un peu plus le film dans le vide cérébral.

Seul point positif, car oui il y en a tout de même un ; le graphisme. La 3D a, de manière plutôt inattendue, un très bon rendu et on lui trouve des airs de Final Fantasy VII : Advent Children. Tout est donc très beau ; les personnages, les combats, les armures… Mais parlons des armures justement, leurs qualités esthétiques mises à part c’est à peine si une once de crédibilité subsiste. A mille lieux de leur forme d’origine, elles volent et se fixent sur le corps des chevaliers à la Iron Man. Dernier bémol, les décors qui ressemblent plus à un film de Science fiction qu’à la Grèce antique, ce qui, ajouté au reste met encore plus l’histoire en orbite de… son histoire justement.

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Allez il est temps de s’arrêter là sinon cette critique risque d’être plus longue que son film. Pour tout remettre en perspective, Les Chevaliers du Zodiaque ; la Légende du Sanctuaire est parfait pour passer le temps mais totalement déconseillé aux fans de la première heure qui risquent d’y laisser un bout de leur santé mentale. En bref ce film s’inscrit dans la lignée des adaptations telle Albator ou Dragonball Evolution qui fleurissent ces dernières années et sont à elles seules des briseuses d’enfances pour les plus anciens et des brasseuses de vide pour les plus jeunes.

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