Voici trois ans déjà, deux millions de manifestants descendaient dans les rues de Hong Kong pour protester contre une énième tentative de Pékin d’étouffer les libertés de la cité. Leur slogan « Révolution de notre temps ! » est devenu emblématique de l’ampleur de la mobilisation. Le moment paraît effectivement révolutionnaire, l’espace de quelques mois l’inimaginable paraît possible. Qu’une métropole de sept millions d’habitants – une ville moyenne à l’échelle de la Chine – puisse tenir tête au tout puissant régime de Pékin. Que les Hongkongais osent refuser le pacte faustien de Xi Jinping qui propose de renoncer à la liberté pour embrasser la prospérité du rêve chinois (中国梦).

Les Cahiers du Nem, à leur modeste mesure, ont couvert le mouvement pro démocratie hongkongais depuis ses débuts. Dans les diasporas, où, même en France, les Hongkongais se sont mobilisés pour alerter le monde. En Asie, où la contestation hongkongaise a inspiré une solidarité transnationale parmi les militants pour la démocratie. Dans nos éditos, nous nous sommes interrogés sur les conséquences de la tragédie du siège de l’université Poly U. Nous avons aussi évoqué d’autres voix, celles de Chinois du continent qui malgré la peur des représailles affichent publiquement leur soutien à la cause hongkongaise.  

Trois ans après les manifestations, avec l’instauration d’une Loi sur la Sécurité Nationale par Pékin le 30 juin 2020, la situation est jour après jour toujours plus critique pour le mouvement pro démocratie. Arrestations arbitraires, fermeture des journaux indépendants, réécriture des livres d’histoire… Les Hongkongais ne peuvent plus s’exprimer librement dans leur propre ville. Alors c’est à l’étranger, en France notamment, que ces derniers espèrent trouver un espace pour continuer leur combat.

Pour le troisième anniversaire de la mobilisation, les Hongkongais de France organisent du 23 juin au 2 juillet, le 1er festival du film hongkongais de Paris. Face à la censure, le cinéma apparaît comme l’un des derniers refuges de la mémoire du mouvement.

Les Cahiers du Nem ont choisi de consacrer un dossier à ce festival. Dans Hong Kong, « Silence is Compliance », Vy Cao et Quang Pham reviennent sur les racines historiques de la contestation hongkongaise. Avec « Panorama du cinéma contestataire hongkongais », Quang Pham présentera également une filmographie des œuvres de fictions et des documentaires sur le mouvement. Enfin Thomas Riondet fera le point sur la situation précaire du cinéma hongkongais depuis la rétrocession et clôturera le dossier par une série de critiques de films présentés durant le festival.

Liens vers les articles

Hong Kong, « Silence is Compliance » de Vy Cao et Quang Pham.

Le cinéma de Hong Kong après 1997 : les héritiers de l’âge d’or affrontent la censure et le déclassement par Thomas Riondet.

Port of Call, de Thomas Riondet.

Retrouvez la programmation du premier festival du film hongkongais de Paris : https://www.hkfilmfest.fr/


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