est le gros carton de l’été denier au pays, dépassant de loin les recettes d’un autre gros succès au pays du matin calme « Dernier Train pour Busan ». Et on le comprend aisément à la fin de ces 126 minutes plus que réjouissantes. Annoncé comme un gros blockbuster catastrophe, il assume totalement son partis pris divertissant mais sait habillement le déstructurer en y ajoutant du mélodrame et de la satire. Si bien que les scènes de destruction et le rythme effréné ne prennent jamais le pas sur l’intention du cinéaste.
Car plus qu’un bon gros film d’action l’ensemble se veut un regard très ironique sur les institutions médiatiques et politiques de l’archipel. Une constante dans l’industrie locale qui ne cesse d’interpeller les pouvoirs publics sur leur incapacité chronique à gérer convenablement les situations d’urgence. Ici le fameux tunnel du titre qui s’effondre subitement sur la voiture flambante neuve du pauvre père de famille. Huit clos claustro-phobique qui suit pas à son enfermement et les tergiversations des secours pour l’en sortir, il ne refuse jamais les conventions du genre avec forces effets spéciaux grandioses. Et n’hésite pas à en rajouter dans le sentimentalisme pour nous instaurer dans une forme d’empathie directe. Cela donnera donc une rencontre impromptue avec une jeune fille qui connaîtra un sort bien malheureux, un femme éplorée attendant avec inquiétude le retour de son gentil mari et quelques sanglots enjoués.
Au lieu de s’en tenir à cette formule ultra codifiée, il y rajoute par ci par la des touches de burlesque bienvenue: un sympathique cabot bien encombrant, des échanges surréalistes et absurdes avec les secouristes extérieurs ou encore des trucs et astuces dignes d’un guide survivaliste pour les nuls. Rajoutons y donc des journalistes plus avide de sensationnalisme que de professionnalisme, un appareil médical incompétent et une Première Ministre corrompue aux lobbys autoroutiers plus prompte à poser pour la photo qu’à trouver une solution: L’Etat est rhabillé pour l’hiver. Mais le meilleur reste à venir: la conclusion conventionnelle de l’homme providentiel semble dans un premier temps des plus classique. Il suffit alors d’une phrase absurde pour la dénaturer, et plus encore d’une toute dernière séquence entre soudaine mélomanie et angoisse existentielle pour casser avec une morgue incroyable le sérieux de l’entreprise. Du grand art!