Récit à la lisière du fantastique,cette courte nouvelle de Zhang Xixin se fait le miroir d’une Chine obnubilée par le pouvoir de l’argent et entremêle avec une belle habileté écriture classique du quotidien et élégance stylistique de l’épopée surprenante.La Grande Histoire du pays s’y voit démystifiée et sa Révolution Culturelle n’est plus qu’un leurre qui s’érige en vestige du passé tourmenté par la mémoire fragile de son nouveau Peuple.La trajectoire sinueuse du docteur Lu,gardien de La Raison,est ce qu’il reste de La Providence d’un état assermenté.Tout autour de lui circule une myriade de personnages,métaphores des vicissitudes et des bienfaits d’une Nation aveuglée par sa réussite sociale.Mais l’auteur,qui n’en oublie pas pour autant le pouvoir de l’imaginaire sur le réel,préfère transformer la ligne claire de la prétendue vérité en soubresaut fantasmagorique intriguant.C’est peut être dans cette échappatoire narrative que son récit devient le plus passionnant,imbriquant son récitant dans une douce folie ostentatoire brève mais marquante.