Près de 40 ans après la fin de la guerre du Vietnam, l’agent Orange demeure un triste stigmate du conflit qui s’obstine des décennies après l’arrêt des combats à ne pas vouloir s’évanouir.
Défoliant épandu à grande échelle au Sud-Vietnam dans le cadre de la politique de pacification américaine, l’agent orange devait permettre de détruire le couvert végétal qui abritait l’insurrection du FNL et les récoltes des populations qui les soutenait. A l’insu même des militaires américains, le défoliant contenait un composant hautement cancérigène la dioxine qui devait provoquer de nombreuses cancers et malformations chez les civils et les combattants de tout bord , qu’ils aient été nord,sud vietnamiens ou américains . La dioxine aurait pu être retirée de la composition de l’Agent Orange, mais il apparaît que la société Dow Chemical fabricante du défoliant ait sciemment dissimulé sa présence aux autorités américaines pour des simples raisons de rentabilité : le coût du processus de destruction de la toxine aurait été trop prohibitif.
C’est sous l’impulsion de l’Amiral Zumwalt , pourtant un des ordonnateurs de l’épandage du défoliant ,que les conséquences sanitaires de l’Agent Orange furent portées à la connaissance du public. Après une action en justice des indemnités furent versés aux GI malades. Les victimes vietnamiennes furent cependant déboutées malgré trois procès portés aux Etats Unis.
Les conséquences de la dioxine au vietnam sont pourtant toujours d’actualité. Certaines études épidémiologiques sur le sujet avancent que près d’1 million de personnes seraient affectées par les conséquences sanitaires de l’Agent Orange. La durée de vie de la dioxine pourrait s’étaler sur plusieurs décennies voire peut être un siècle, ce qui pousse en ce moment même l’administration américaine à financer la décontamination des sites de stockages de l’agent orage notamment à Da Nang. Les altérations potentielles du génome pourraient engendrer un risque sanitaire perpétuel, nous sommes déjà à la quatrième génération de malades au Vietnam.
C’est pour venir en aide aux victimes vietnamiennes de la dioxine que le Fonds d’alerte contre l’Agent Orange/Dioxine F.a.A.O.D a été créé par un groupe de bénévoles français.
Structure apolitique dont l’objectif principal se concentre sur l’assistance aux victimes , le Faaod s’engage dans une série d’actions humanitaires au Vietnam même. C’est en se rendant à Hanoi en que Mme Tran Thi Thien bénévole au sein de la Faaod mesura toute la tragédie du problème humain de l’Agent Orange au Vietnam. « En tant que vietnamienne j’étais déjà informée des maladies et malformations de l’agent orange, mais je me suis rendu compte que ce drame était aussi un tabou au Vietnam. J’ai été bouleversée de prendre conscience que les malades étaient presque cachés au fond des jardins » .
Aux tourments de la maladie s’ajoutèrent en effet l’opprobre et l’ostracisme de la société vietnamienne envers les victimes. Ce n’est qu’assez récemment en 2004 qu’une agence gouvernementale vietnamienne ,la VAVA (Vietnam Association for Victims of Agent Orange/Dioxin) fut créé pour soutenir spécifiquement les malades de la dioxyne. En partenariat avec cet organisme d’Etat, la Faaod s’est donnée pour mission de procurer des bourses permettant aux victimes d’accéder à la formation continue et de s’insérer dans la vie professionnelle. La Faaod a déjà pu mener des actions dans près de trois centres de la VAVA au Vietnam.
C’est pour financer de nouvelles bourses que la Faood a lancé une campagne de don avec l’appui de la Mairie de Paris. Le vendredi 10 et 11 octobre, dans le magasin Franprix du 78 boulevard de Clichy à Paris dans le 18ème arrondissement, l’opération carte microDon vous propose de soutenir l’action de la Faood en faisant un don de quelques euros sur votre ticket de courses. L’intégralité des dons sera reversée aux victimes, les frais de fonctionnement de la Faood étant entièrement personnellement pris en charge par les bénévoles.
Plus d’informations sur le site de la Faood.
Mme Tran Thi Thien est également auteur du roman » Itinéraire d’une Vietnamienne : L’étudiante insoumise »
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