La Bataille de la Montagne du Tigre est un spectacle cinématographique, visualisable en 3D, de Tsui Hark, sorti fin 2014 en Chine et prévu dans les salles françaises à partir du 17 juin prochain. L’histoire est une adaptation d’un roman de Qu Bo – non, pas le footballeur chinois si vous cherchez sur internet… – qui s’inspire de faits réels – il paraît, je suis nul en Histoire – et qui a également donné lieu à un opéra révolutionnaire. Cette dernière précision est importante car c’est cette version qui aurait poussé le réalisateur à porter le récit sur grand écran, il y fait même référence directement dans le film.
Nous sommes en 1946, dans le nord-est enneigé de la Chine, en pleine guerre civile après la capitulation japonaise. Nous suivons l’Unité 203 de l’ALP (Armée de Libération du Peuple), menée par… le « Capitaine 203 » (les noms c’est tellement un truc de capitaliste, pfff…). Dans leur progression ils tombent sur des bandits pillant un village, des hommes du terrible Hawk, un criminel maléfique qui règne sur cette région depuis son repère imprenable sur la Montagne du Tigre. Il a même un aigle borgne, c’est dire s’il est malfaisant ! Le droit et courageux Capitaine 203 embarque sa petite équipe pour combattre le mal. Pour réussir il compte sur l’appui de Yang, un officier de reconnaissance qui infiltrera l’organisation de Hawk pour devenir un de ses chefs, Frère 9 (parce que les noms c’est vraiment un truc de capi…).
Que dire du film ? Et bien tout d’abord qu’il faut l’aborder comme un divertissement et non un film historique. De toute façon, une fois dans la salle les lunettes 3D sur le nez on a déjà abandonné l’idée du documentaire. On veut de l’action, du grand spectacle avec Tsui Hark aux commandes. Il nous a régalé récemment avec la série des Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme (2009) et La légende du dragon des mers (2013). Certains se souviendront du Syndicat du crime 3 (OK, pas le meilleur de la série mais culte quand même parce qu’il y a Chow Yun-Fat) et le légendaire Il était une fois en Chine (culte parce qu’il y a Jet Li).
Et au départ on n’est pas déçu, avec d’entrée de jeu de superbes images, des tirs qui fusent de partout et des séquences « bullet time » 3D ! Les choses se calment cependant très vite et, alors que l’on attend la prochaine scène explosive, et bien… non en fait il faut attendre, il y a une histoire et des gens qui parlent. On doit se satisfaire un long moment de branches, poutres et autres paniers tressés en premier plan pour justifier un effet 3D.
Le long métrage est en réalité plus axé sur l’intrigue et la mise en scène d’inspiration théâtrale voulue par le réalisateur. C’est un film de commando et de complot parsemé de quelques scènes d’action. Il ne s’agit donc pas d’un « raté » mais du point de vue du spectateur, on espérait la proportion inverse au regard du démarrage (et des trailers diffusés sur internet). Surtout que le film est long, 2h20 ! Même s’il y a quelques scènes épiques qui valent vraiment le détour, on en aurait voulu davantage…
Attention, qu’il n’y ait pas de malentendu, même si on reste un peu sur sa faim La Bataille de la Montagne du Tigre offre un bon divertissement. En plus des effets visuels, il y a les personnages charismatiques de Yang (Zhang Hanyu) et de Hawk (Tony Leung Ka Fai) avec un travail sur les costumes et le maquillage, et le côté aventure à la limite du fantastique enthousiasmera un public large (pourquoi ne pas avoir franchi le pas et donné à Hawk le pouvoir d’envoyer des boules de feu ?!!).
Hommage à l’Opéra de Pékin, actes héroïques, remake d’une histoire aux élans patriotiques – en tout cas si on prend le film au premier degré –, effets spéciaux dernier cri, Tsui Hark savait ce qu’il faisait. Selon l’IMDb, son film a engrangé plus de 140 millions de dollars de recettes rien qu’en Chine !
Remerciements à Metropolitan FilmExport pour nous avoir permis de voir ce film.
Titre original (RR) : Zhì qu wei hu shan
Dates de sortie : 23 décembre 2014 (Chine) ; 17 juin 2015 (France)
En VN :
_ Zhì qu wei hu shan = trí ( ruse ) thủ ( utiliser ) uy ( conquérir ) hổ sơn
_ Zhang Hanyu = Trương hàm Dư
_ Tony Leung ka Fai = Lương gia Huy