Dương Thư Hương, avec le journaliste et traducteur littéraire Trần Đĩnh, à Hà Nội

Comme il a été réalisé pour Nguyen Huy Thiêp et dans la continuité de nos publications sur les figures les plus emblématiques de la littérature vietnamienne, les Cahiers du Nem consacrent un dossier littéraire à l’écrivaine Duong Thu Huong.

La réception de l’œuvre de l’écrivaine vietnamienne Duong Thu Huong oscille entre deux pôles.

En France, où elle réside depuis 2006, elle a parfois été cantonnée à une forme d’exotisme, à la fois en raison de ce que le Viêt Nam représente dans l’imaginaire français, mais également parce qu’elle parvient, mieux que quiconque, à restituer l’atmosphère sensorielle de son pays natal.

L’autre versant de sa réception est politique. Ici, l’autrice et l’œuvre se croisent parfois, sans toutefois se confondre : Duong Thu Huong a été dissidente, au sens vietnamien du terme, et a écrit, tantôt avec rage, tantôt avec courage, à propos de sujets éminemment politiques, ou sur la manière dont le politique étend son empire sur l’intime et le privé.

Lorsqu’elle a reçu le prix mondial Cino del Duca en 2023, il a été reproché, sur le réseau social Twitter, aux Cahiers du Nem de ne pas en avoir parlé. Le dossier qui paraît aujourd’hui sur notre site était pourtant déjà en gestation. Mais plutôt que de précipiter les choses, nous avons préféré prendre notre temps afin de relire son œuvre.

Les trois articles que nous consacrons, en ce mois de septembre 2024, à Duong Thu Huong, sont en effet le produit d’une lecture critique et attentive, ou plutôt de multiples lectures, afin de tenter de proposer une autre réception possible à l’œuvre de la romancière vietnamienne. Certes, l’autrice de Terre des Oublis est politique, certes elle restitue des sensations, mais au-delà ? Telle est la question que nous nous sommes posés.

Le premier article de ce dossier est proposé par Henri Copin. Contributeur régulier de notre revue, il restitue les lignes de force majeures, aussi bien biographiques que thématiques, d’une œuvre à partir de sa relecture de trois romans : Itinéraire d’enfance (1985 à Hanoï, 2007 Sabine Wespieser, traduction Phuong Dang Tran), Histoire d’amour racontée avant l’aube (1986, puis 1991 L’Aube, traduction de Kim Lefèvre, préface Bach Thaï Hoc), Terre des oublis (2005 Sabine Wespieser, traduction de Phan Huy Duong).

Le deuxième article est signé de l’éditrice et romancière Jeanne Pham Tran. Elle s’est intéressée à la manière dont Duong Thu Huong traite, au fil de ses romans, de l’intime, du désir, de l’émancipation des individus, mais aussi de l’indicible.

Enfin, Henri Marcel, qui suit lui aussi régulièrement l’actualité littéraire pour les Cahiers du Nem, s’est intéressé à l’écriture à proprement parler, au style : il montre comment Duong Thu Huong réussit à dépasser la forme du drame traditionnel et les canons esthétiques traditionnels pour parvenir à une énergie vitale.

Nous vous souhaitons bonne lecture.

Duong Thu Huong, Histoires d’amour relues après l’aube par Henri Copin

Duong Thu Huong : Écrire l’intime par Jeanne Pham Tran

Duong Thu Huong : la force du roman-fleuve par Henri Marcel

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