Christina Noble, est une héroïne pour les Irlandais, méconnue des Français, auquel ce film rend hommage en retraçant par un parallèle habile la vie de Christina en Irlande et son premier voyage au Vietnam.
Il nous fait découvrir son enfance misérable dans un taudis qu’elle partage avec sa famille nombreuse, régulièrement secouée par les crises de violence d’un père alcoolique et irresponsable. La mort de sa mère et la maladie de son père l’envoient finalement à l’orphelinat. Adolescente, elle trouve un travail de jour, mais regagne la nuit un habitat de fortune qu’elle s’est aménagé dans un parc car elle n’a pas les moyens de louer un logement. Une nuit c’est le drame : agressée puis violée, elle se retrouve enceinte. Recueillie dans un refuge qui accueille les jeunes femmes dans sa situation, rappelant les tristement célèbres « Magdalene sisters », son fils de quelques mois lui est littéralement arraché pour être confié à une famille adoptive. Malgré tous ses efforts, elle ne le retrouvera jamais.
Le film est souvent ponctué de ses dialogues avec Dieu, qu’elle interroge sur l’injustice de son destin.
Elle parvient à trouver un travail dans un restaurant où elle suit la guerre du Vietnam au travers de la télévision. Elle ressent alors quasi immédiatement une profonde empathie envers ce peuple qui souffre, comme elle. Elle y rencontre son futur mari et père de ses filles, émigré grec, qui l’installe dans son propre restaurant, où il la fait travailler pendant qu’il la trompe.
Elle décide alors de le quitter. Mère courage, elle parvient à élever seule leurs filles et une fois ces dernières devenus adultes et autonomes, elle décide finalement de se rendre enfin au Vietnam. A peine arrivée, elle remarque des enfants des rues et parmi eux, deux petites filles, ses « Bui Doi » poussières d’étoiles, souvent abandonnés par une famille honteuse de leurs origines métis, résultant d’un viol ou d’une liaison avec un soldat américain.
Elle décide alors de les aider, comme elle aurait rêvé de l’être. On suit ainsi son nouveau combat contre tracasseries administratives et corruption, jusqu’à la victoire de sa propre guerre contre l’injustice du sort de ces enfants dont elle se sent si proche. Elle est parvenue à sauver les enfants des rues de Saïgon, de la pauvreté et de la souffrance physique et morale qu’elle a elle-même ressentie si durement, au point d’aller la combattre à l’autre bout du monde. L’ouverture d’un orphelinat/centre médical pour ces innocentes petites victimes est sa plus belle victoire.