En 2015, la journaliste et documentariste Ito Shiori a 25 ans quand elle rencontre un directeur de la télévision nippone dans le but de se faire embaucher. L’entretien vire au cauchemar pour la jeune femme qui réalise que l’homme l’a droguée avant d’abuser d’elle. Si elle ne parvient pas à faire inculper l’agresseur, proche du Premier ministre Shinzo Abe, elle ose, dans la société traditionnaliste nippone, porter la voix de toutes celles qui n’ont jamais été défendues. Sans aucun soutien, elle parvient à médiatiser l’affaire et mène l’enquête sur son propre viol, tentant de confondre son agresseur. Ce récit lui vaut trois ans plus tard un prix du journalisme de l’Association Free Press au Japon. Ito Shiori incarne depuis le pendant japonais du mouvement #MeToo : #WeToo, qui se veut plus « englobant » dans un pays où les femmes victimes de viol sont systématiquement stigmatisées.

La Boîte noire par Ito Shiori traduit du japonais par Jean-Christophe Hellary et Aline Koza, Editions Picquier, 240p., 19,50€

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