On était en octobre, mais j’ai vite eu chaud. J’ai poursuivi le travail torse nu. J’avais mal au dos, ayant été opéré d’une hernie discale l’année précédente. Je portais une ceinture lombaire qui apparaît à la ceinture de mon pantalon. Thiệp supervisait calmement la progression de mon travail, dans cette posture très vietnamienne, les mains dans le dos, en appui sur une jambe. Sur la photo, on notera l’ampoule nue et l’installation électrique hasardeuse, fréquente au Vietnam à cette époque!
Je me souviens d’un repas pris avec la famille au complet de potiers, suivi dans mon cas d’une pause-sieste, car j’avais bien mal au dos. Je pense que Thiệp proposa de me masser. C’est quelque chose de normal au Vietnam. Il est possible qu’il l’ait fait, mais rien ne soulageait mes douleurs lombaires à cette époque.
En fin d’après-midi, Thiệp me raccompagna en voiture à mon hôtel Á Đông (Asie), au confort sommaire, situé au 46 rue Lương Ngộc Quyến, dans le vieux quartier Hàng Buồm (rue des voiles) de Hanoi. Le lavabo de ma chambre n’était pas équipé d’une connection à l’égout et lorsqu’on se brossait les dents, on avait les pieds arrosés ! Le matin, dès six heures, les femmes de chambre s’interpellaient joyeusement d’un bout à l’autre de la petite cour amplifiant les sons. Il n’y avait pas encore de gratte-ciels à Hà Nội, et, au fond, c’était plus authentique qu’aujourd’hui.
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[…] Marcelino Truong, « Thiêp, le passeur », Les Cahiers du Nem, 19/09/2020. URL : http://lescahiersdunem.fr/thiep-le-passeur/ […]