Il y a 40 ans commençait la plus grande vague d’émigration que connaîtra le Vietnam, l’exode des boat people. Un drame dont l’ampleur résonne avec l’actualité et le phénomène qu’on qualifie aujourd’hui de crise des migrants en méditerranée.  Revue de presse des articles faisant le parallèle entre les deux événements.

Doan Bui dénonce le « bégaiement furieux de l’Histoire »

Réfugié ou migrant, « c’est la même détresse »

Dans un débat animé avec Robert Ménard ,Doan Bui, journaliste à « L’Obs » et lauréate du prix Albert-Londres 2013 évoque les similitudes entre les exodes vietnamiens et méditerranéens

« Finalement, c’est toujours la même histoire, on essaye toujours de mettre les personnes qui fuient dans une catégorie. On est soit réfugié, soit migrant […] et moi finalement, ce que j’ai vu dans mes reportages, ce que j’ai vu dans ma famille, dans l’Histoire, c’est toujours cette même détresse », remarque-t-elle avant de clairement parler de « bégaiement furieux de l’Histoire ».

source : http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/doan-bui-denonce-le-begaiement-furieux-de-l-histoire_1087389.html

Il y a 40 ans, ils étaient sur les « boat-people »

« Dung-Nghi Tran n’avait que 12 ans lorsque ses parents ont décidé de fuir la dictature communiste vietnamienne. Le 30 avril 1975, avec ses cinq frères et soeurs et 4 000 autres personnes, elle monte à bord d’un vieux cargo qui attend d’être réparé dans le port de Saïgon. Une fois en mer, le cargo commence à sombrer. Il faudra quatre jours pour qu’un cargo commercial danois s’arrête enfin et accepte de faire monter les 4 000 passagers à son bord.

Une tragédie

Déracinée, mais vivante, la famille de Dung-Nghi Tran a eu de la chance. D’autres en auront moins comme celui qui deviendra bien plus tard son mari. « Dans ma famille, on était neuf en tout, mais malheureusement, le bateau a coulé et c’est le dieu qui m’a sauvé », affirme cet ancien réfugié. Une tragédie qui rappelle douloureusement à cette famille si bien accueillie autrefois en France la tragédie vécue par les réfugiés d’aujourd’hui.  « Je suis si triste et révoltée[ explique t-elle par rapport au décès de aylan, le garçon syrien retrouvé décédé sur une plage], il faut attendre la mort de ce petit pour réagir. Où est l’humanité dans tout ça? »

http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/il-y-a-40-ans-ils-etaient-sur-les-boat-people_1087369.html

Hier réfugiés, aujourd’hui Français, ils « comprennent » les migrants

« En 1981, il est arrivé en France à l’âge de 7 ans avec ses parents et ses 4 frères et sœur. Sa famille avait quitté le Vietnam et le régime communiste pour « la liberté ». Aujourd’hui, Thanh Hoa Tran a les yeux rivés sur l’actualité et « comprend » les millions de réfugiés qui risquent leur vie pour rejoindre l’Europe »

Tran Anh Hung »J’ai été migrant » : je me souviens encore de mon arrivée en France. Et de l’odeur du pain

Tran Anh Hung a quitté le Vietnam en 1975. (E. Hoshiko/AP/SIPA)
Tran Anh Hung a quitté le Vietnam en 1975. (E. Hoshiko/AP/SIPA)

« Ce sont des écrivains, des cinéastes, des parlementaires ou des médecins reconnus. Mais ils n’ont pas toujours été français. Ils racontent leur exil. Tran Anh Hung a quitté le Vietnam à l’âge de 12 ans avec ses parents et son frère. Aujourd’hui le réalisateur n’a pas oublié ces premiers jours en France. Il témoigne. »

la suite http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1418601-j-ai-ete-migrant-je-me-souviens-encore-de-mon-arrivee-en-france-et-de-l-odeur-du-pain.html

Lam Lê, cinéaste

« Quand je suis parti du Vietnam pour faire mes études, en 1968, j’avais 18 ans.

Je me souviens que ma mère m’avait tricoté un pullover. Toutes les mères tricotaient des pullover à leur fils quand ils partaient à l’étranger, en France. Ma mère comme les autres.

Elle avait peur qu’il fasse froid là-bas. Je n’avais jamais vu la neige. On souriait mais on ne savait pas quand on allait se revoir.

Et effectivement, je ne suis jamais retourné vivre au Vietnam, avec la guerre. J’ai fait ma vie en France. Ce pullover est toujours là, mité, vestige d’un passé toujours présent au regard de l’actualité. « 

source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/migrants/20150914.OBS5773/j-ai-ete-migrant-tobie-nathan-atiq-rahimi-serge-klarsfeld-ils-temoignent.html

Le plaidoyer de Copé en faveur de l’accueil des migrants syriens

Jean-françois Copé maire UMP de Meaux, évoque aussi le sort des boat people vietnamiens au regard de la crise syrienne.

«Cette immigration syrienne n’est guère différente des “boat people” vietnamiens des années 1970, des réfugiés libanais des années 1980 ou même des vagues de réfugiés de l’Entre-deux-Guerres qui fuyaient par milliers le bolchévisme, le nazisme ou l’antisémitisme. Ne confondons donc pas immigration illégale et demande d’asile»

 

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/09/03/25002-20150903ARTFIG00304-le-plaidoyer-de-cope-en-faveur-de-l-accueil-des-migrants-syriens.php

 

 

Boat people : pourquoi 2015 n’est pas 1979

Sylvie Kauffmann, journaliste au Monde explique dans une chronique les perceptions différentes  que les  opinions françaises ont des  vagues migratoires syriennes et vietnamiennes:

« je me suis interrogée sur les raisons de notre apparente indifférence à ces boat people des temps modernes, en comparaison avec la spectaculaire mobilisation qui avait abouti en France, en 1979, à l’opération Un bateau pour le Vietnam. Les réactions à cette interrogation ont été si vives et si instructives qu’elles méritent un retour sur le sujet.

Disons-le tout de suite : à quelques sympathiques co-indignations près, beaucoup de ces réactions sont assez peu charitables – dans tous les sens du terme. C’est sans doute un signe, qui confirme à sa manière que 2015 n’est pas 1979. »

suite:
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/16/boat-people-pourquoi-2015-n-est-pas-1979_4634696_3232.html#IuB4ia1uPeqZSR6R.99

MIGRANTS: RETOUR SUR L’ÉPISODE TRAGIQUE DES BOAT-PEOPLE VIETNAMIENS [RTS]

Rappel et décryptage d’un historien au CNRS François Guillemot et de Minh Son Nguyen ancien réfugié.

« Des bateaux chargés de réfugiés poussés à l’exil: les images actuelles rappellent celles des boat-people vietnamiens qui ont fui le régime communiste par la mer à partir de 1975. Témoignage de Minh Son Nguyen, ancien réfugié, avocat et professeur de droit aux Universités de Neuchâtel et de Lausanne, avec l’analyse de François Guillemot, historien au CNRS, spécialiste du Vietnam. »

la suite: http://indomemoires.hypotheses.org/19536

Comparer les boat people de 1979 avec les réfugiés de 2015 a-t-il vraiment un sens?

« L’Histoire en général ne repasse pas les plats. Et quand elle les repasse, ce ne sont jamais les mêmes »

Sur le site d’information Atlantico, Benoît Rayski refuse le parallèle entre les exodes vietnamiens et syriens.

la suite :http://www.atlantico.fr/decryptage/comparer-boat-people-avec-refugies-2015-t-vraiment-sens-benoit-rayski-2325075.html#f6UQMo1DJJm2wC5V.99

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